Informatique et recherche scientifique.

Les origines.

L'informatique, bien qu'ayant des racines fort anciennes dans les travaux des mathématiciens et des philosophes, est une activités récente. La plupart des pionniers sont encore vivants, contrairement à la physique ou à la biologie.

Les premiers informaticiens étaient souvent des mathématiciens, ou des électroniciens, recyclés. Il étaient issu de la communauté scientifique, ou au moins étroitement au contact de celle ci.

L'habitude d'échange de l'information était donc au début la norme. elle provient directement du mode de fonctionnement de la recherche moderne.

 

La méthode scientifique

Dans la communauté scientifique on produit du savoir, qui est une information ordonnée, souvent même une information sur de l'information. Un chercheur est un producteur de savoir.

Pour celà on produit des modèles qui sont validées, ou non, par des expériences. Un chercheur part d'une idée, d'une intuition, qu'il va soumettre à l'épreuve des faits. Ensuite se fait un travail en 3 étapes.

- Avant la rédaction définitive de ces hypothèse et l'élaboration des expériences on regarde l'état de l'art, les publications des autres scientifiques sur le sujet. On refait les expériences clés des autres chercheurs, pour les vérifier, les comprendre, et acquérir soit même un savoir faire expérimental dans le domaine concerné.

-En examinant les conséquences de l'hypothèse, on choisi des expériences test. On veut vérifier si l'hypothèse est prédictible, si elle peut prédire des résultats mesurables objectivement. On dit qu'une théorie scientifique doit être contestable, c'est à dire testable par autre chose qu'elle même. Une théorie qui se justifie elle même n'est pas scientifique

-Ensuite on publie ses résultats, leur base théorique, et les résultats des expériences avec leur fiabilité.

On peut remarquer qu'un résultat négatif peut être tout aussi interessant qu'un résultat positif, car il permetra à d'autres chercheurs d'avancer.

Autre remarque: on cherche des expériences dont les résultats sont indépendants de l'envie du chercheur de voir son idée vérifiée1.

Dans la publication des résultats on donne son mode opératoire, pour que d'autres scientifiques puissent aussi refaire les expériences. On dit qu'une expérience doit être "reproductible".

Un laboratoire, une équipe, un scientifique, est évalué sur le nombre et la qualité de ses publications.

L'échange d'information est à la base du fonctionnement de la recherche moderne.

Ce n'est donc pas un hasard si le web a été inventé par des chercheurs du CERN, et l'internet inventé par des militaires, mais dévellopé rapidement par les milieux universitaires.

 

Recherche scientifique et liberté.

Dès ses origines antiques cette recherche moderne a été liée à la démocratie, ou au moins à la liberté de parole des citoyens. Dans la Grece antique, elle me concernait qu'une minorité de'habitants de la cité, mais quand même assez pour faire contraste avec les sociétés dictatoriales egyptiennes et mésopotaminenes. A Athène, le pouvoir, le savoir, les idées se discutaient, étaient "choses publiques2".
Dans l'égypte pharaonique, et les cités du Tigre et de l'Euphrate, des techniques élaborées avaient vue le jour, comme le condensateur ou la pile électrique, la turbine à vapeur, ou d'autres dispositifs mécaniques complexes. Mais ces techniques n'ont pas fait l'objet d'une discussion publique. elles étaient transmises "de bouche à oreille de prètre", de maître à disciple.Elle nous sont connues par l'archéologie ou les témoignages des...grecs.

L'avènement en occident de la science moderne est venu lors du siècle des lumières, où tout à la fois on a inventé les droits de l'Homme, le système métrique (des mesures pour tout les temps et tout les hommes), et remplacé l'alchimie par la chimie, l'astrologie par l'astronomie, etc. Les sciences publiées, d'origine greque,discutables et contestables par l'expérience, ont remplacé les "sciences" occultes initiatiques, qui revendiquent justement leurs sources dans la connaissance des anciens des sociétés dictatoriales du moyen orient

Et les logiciels libres dans tout ça?

Observez autour de vous: LCEN, DRM, Brevets sur les logiciels, les idées, les méthodes, le vivant (code génétique).

On veut proteger l'art par l'ignorance des formats3.

On observe à l'évidence une volonté de capter maîtriser l'information et même l'information sur l'information. Parallèlement, on peut voir grandir une internationnale des gourous des pseudo sciences, astrologues, numerologues, pseudo géobiologistes, magnétiseurs qui vous proposent de <<réequilibrer les ondes cosmotelluriques de votre maison en y harmonisant les énercies subluminiques>> à moins que ce me soit l'inverse.

Ils prétendent que leurs idées peuvent révolutionner la "science officielle"4 mais se gardent bien de laisser celle ci les vérifier réellement et présentent toute remise en cause comme une persécution..

Entrons nous dans un nouvel age d'obscurantisme?

Pas encore, mais il faut prendre conscience que les combats pour la liberté des logiciels, pour la copie privée, et le droit d'examiner le fonctionnement d'un logiciel ou d'un dispositif de sécurité, ne sont pas des combats pour "s'amuser à bidouiller". Ils concernent un choix de société, entre partage du savoir et du pouvoir d'un coté, et obsurantisme et monopole du pouvoir de l'autre.

C'est exactement ce qu'illustre l'expérience du réseau d'entreprise libre, par le choix de la démocratie et de la transparence dans le travail.

Beaucoup de problèmes évoqués ci dessus viennent du progrés des sciences et techniques. Les DRM autant que les pseudo sciences (distance entre la population et un savoir de plus en plus élaboré). Mais comme l'a dit un grand homme5:

<< Si un problème vient du progrés des connaissances, ce n'est pas l'ignorance qui amènera la solution>>.


1<<les hommes aiment tellement la vérité qu'ils aiment ce qu'ils croient vrai>>Augustin d'Hypône. (354 – 430),

2"Res publica" en latin

3http://www.predoenea.org/dadvci/arg.html

4Les laboratoires se faisant concurence, il n'y a pas de science officielle, seulement des connaissances vérifiables ou non, des idées qui fonctionnent, ou ne fonctionnent pas.

5Il me semble que c'est Winston Churchil.